Accueil A la une Festival international de Dougga du 29 juin au 10 juillet 2024 : De quoi satisfaire tout le monde

Festival international de Dougga du 29 juin au 10 juillet 2024 : De quoi satisfaire tout le monde

 

«Nous nous sommes préparés pour accueillir les visiteurs en offrant une restauration de type «street food» avec des plats typiques de la région. Côté hébergement, nous avons pensé à la formule chez l’habitant dans cinq maisons, actuellement en phase de prototypage».    

Le choix de la tenue du festival international de Dougga du 29 juin au 10 juillet n’est pas anodin, comme l’a expliqué le directeur du festival, Mokhtar Belatek, lors d’une conférence de presse tenue jeudi dernier à Tunis, cela permet d’éviter les dates des grands festivals et d’encourager ainsi les fetivaliers à se déplacer à Dougga. 

On n’est pas revenu lors de cette rencontre sur la polémique qui a entouré le dévoilement de certaines dates ainsi que certains partenariats, en l’occurrence ceux avec les instituts de coopération culturelle français, allemands et britanniques. En effet, de nombreuses voix se sont élevées pour appeler au boycott, et des activistes au sein de la campagne tunisienne de boycott et d’opposition à la normalisation avec l’entité sioniste ont soulevé, dans une lettre ouverte adressée au comité directeur, ces points en soulignant, côté programmation, la participation du trompettiste de jazz Erik Truffaz qui avait, lors de récentes déclarations, affirmé qu’«Israel» figurait dans la liste des pays où il aimerait jouer, ainsi que celle d’Amir Eid, leader du groupe égyptien Cairokee ( à qui l’on doit le fameux titre «Telka qadhia» composée sur un texte du poète Moustapha Ibrahim en hommage à Gazza et devenu depuis sa sortie fin novembre l’hymne de rupture avec les politiques occidentales). On reproche néanmoins à Amir Eid d’avoir pris part à une publicité pour une marque qui soutient activement l’occupation sioniste.      

En réponse à cela, le comité du festival n’a pas hésité à déprogrammer Eric Truffaz. Amir Eid, dont le groupe est très attendu par le public tunisien (dont une grande partie justement pour écouter en live leur chanson «Telka Qadhia»), a écrit une lettre où il expliquait, entre autres, que le tournage de cette publicité s’est fait une année avant le 7 octobre 2023, ajoutant que depuis cette date il a refusé plusieurs contrats de publicité et annulé de nombreux accords conformément à ses positions et principes sur la question palestinienne.

Concernant le point en lien avec la question de la coopération avec des pays (France, Alemagne, Angleterre) qui soutiennent activement le génocide à Gazza, le festival a affirmé souffrir à l’instar des autres événements culturels dans le pays du manque de subventions publiques et a souligné l’importance d’aborder la question du financement dans sa globalité en rapport avec la politique nationale et de réfléchir sur le long terme sur des solutions alternatives, mais qui ne doivent aucunement occulter l’apport du public ne serait-ce qu’en termes de législation (un point soulevé également lors de ce point de presse).

Il a été plutôt question lors de cette conférence de presse de l’approche et de la politique du festival international de Dougga et des actions de l’association éponyme organistarice et sa grande ambition de faire rayonner Dougga à l’international. Cette 48e édition propose 11 soirées avec un programme varié, ouvert aux artistes connus et émergents et à différents genres musicaux pour répondre aux goûts de toutes et de tous.«Nous nous sommes préparés pour accueillir les visiteurs en offrant une restauration de type «street food» avec des plats typiques de la région. Côté hébergement, nous avons pensé à la formule chez l’habitant dans cinq maisons, actuellement en phase de prototypage», a déclaré Mokhtar Belatek. Le programme, dévoilé depuis plus de deux semaines au public, annonce 11 soirées avec la participation d’artistes venus du Maroc, d’Égypte, d’Algérie, de Suisse, de Tunisie et de la Palestine.  L’ouverture se fera avec du théâtre en hommage à la vocation originelle du festival, avec la comédie satirique «Le cœur hanté» de Walid Ayadi (production El Teatro) et la clôture avec le spectacle «Ziara» de Sami Lajmi.  Le maître incontesté du oud, Anouar Brahem, sera présent le 6 juillet, pour une soirée qui s’annonce inoubliable. Le concert de Cairokee affiche déjà sold out. La Palestinienne Rola Azar, la chanteuse égyptienne Maï Farouk, les chanteurs tunisiens Yasser Jradi, Morthadha Ftiti, le duo «Yuma» et Mounir Troudi sont aussi attendus.   Au programme également du Rap avec A.L.A de Tunisie et le Franco-Algérien Tif, connu pour une musique où fusionnent les sonorités andalouses, le chaâbi (un genre musical algérien) et le rap.   Ouvert aux artistes émergents, le festival a également programmé «Aita mon amour», un duo tuniso-marocain formé par Widad Mjama, l’une des premières femmes rappeuses du Maroc, et le producteur, compositeur et multi-instrumentiste tunisien Khalil EPI.

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